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LES DERNIERS JOURS DE PÉKIN.

dans sa neigeuse blancheur, sur le fond obscur des cèdres.

Dans ce bois de vingt lieues de tour, il y a seulement quatre cadavres d’empereurs ; on y ajoutera celui de l’Impératrice Régente, dont le mausolée est depuis longtemps commencé, ensuite celui du jeune empereur son fils, qui a fait marquer sa place élue d’une stèle en marbre gris[1]. Et ce sera tout. Les autres souverains, passés ou à venir, dorment ou dormiront ailleurs, dans d’autres édens — du reste aussi vastes, aussi merveilleusement composés. Car il faut énormément de place pour un cadavre de Fils du Ciel, et énormément de silencieuse solitude alentour.

La disposition de ces tombeaux est réglée par des plans inchangeables, qui remontent aux vieilles dynasties éteintes ; aussi sont-ils tous pareils, — rappelant même ceux des empereurs

  1. Ses sujets ont fait graver sur la stèle une inscription souhaitant à leur souverain de vivre dix mille fois dix mille ans.