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VERS LES TOMBEAUX DES EMPEREURS.

n’ont plus que l’écorce ; le long de ses galeries sont représentés les supplices de l’enfer bouddhique : quelques centaines de personnages de grandeur naturelle, en bois tout rongé de vermoulure, se débattent contre des diables qui s’empressent à leur étirer les entrailles ou à les brûler vifs.

À neuf heures, je remonte à cheval avec mes hommes, pour faire avant midi les quinze ou dix-huit kilomètres qui me séparent encore de ces mystérieuses sépultures d’empereurs, puis rentrer ce soir même à Y-Tchéou, et demain me remettre en route pour Pékin.

Nous prenons pour nous en aller la porte opposée à celle par où nous étions entrés hier. — Nulle part encore nous n’avions vu tant de monstres que dans cette ville si vieille ; leurs grosses figures ricanantes sortent partout de la terre où le temps les a presque enfouis ; il en apparaît aussi de tout entiers, accroupis sur des