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LES DERNIERS JOURS DE PÉKIN.

floraisons de printemps, tout est vieux dans ma chambre, déjeté, vermoulu ; et, par les trous du plafond jadis blanc, passent les museaux d’innombrables rats qui me suivent des yeux.

Couché dans mon grand lit, dont les sculptures représentent d’horribles bêtes, dès que j’ai soufflé ma lumière, je les entends descendre, tous ces rats, secouer les fines porcelaines de ma table et grignoter mes pâtisseries. Et bientôt, au milieu du silence de plus en plus profond des entours, les veilleurs de nuit, qui se promènent d’un pas feutré, commencent à jouer discrètement du claque-bois.

Dimanche 28 avril.

Promenade matinale chez les ciseleurs d’argent, — une spécialité d’Y-Tchéou. Ensuite, dans la partie tout à fait morte de la ville, à une antique pagode demi-croulée sur le sol de cendre, au milieu de fantômes d’arbres qui