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LES DERNIERS JOURS DE PÉKIN.

Derrière nous, les sous-officiers et les soldats ; quelques bébés jaunes, en toilette de cérémonie, se glissent aussi parmi eux, familièrement, ou même s’installent sur leurs genoux ; les élèves de leur école. — Car ils ont fondé une école, comme ceux de Laï-Chou-Chien, pour apprendre le français aux enfants du voisinage. Et un sergent m’en présente un impayable de six ans tout au plus, qui s’est mis pour la circonstance en belle robe, sa petite queue toute courte et toute raide, nouée d’une soie rouge, et qui sait me réciter le commencement de « Maître corbeau sur un arbre perché » d’une grosse voix, en roulant les yeux tout le temps.

Les trois coups, et le rideau se lève. C’est d’abord un vaudeville, de je ne sais qui, mais certainement très retouché par eux, avec une drôlerie imprévue, à laquelle on ne résiste pas. Inénarrables sont les dames, les belles-mères, qui ont des chevelures en étoupe… Ensuite, se succèdent les scènes comiques et les chansons de « Chat Noir ». Les invités chinois, sur leurs