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LES DERNIERS JOURS DE PÉKIN.

que nous Français occupons seuls, nos troupes n’ont jamais eu d’autre rôle que de défendre les villageois contre les bandes de Boxers pillards ; le labour, les semailles, tous les travaux de la terre ont été faits tranquillement en leur saison, — et il est impossible de n’être pas frappé de la différence avec certaines autres contrées, que je ne puis trop désigner, où c’est le régime de la terreur et où les champs sont restés en friche, redevenus des steppes déserts.

Vers quatre heures et demie du soir, sur le fond découpé des montagnes qui commencent de beaucoup grandir à nos yeux, une ville nous apparaît comme hier, d’un premier aspect formidable avec ses hauts remparts crénelés. Comme hier aussi, un cavalier arrive au-devant de moi : le capitaine qui commande le poste d’infanterie de marine installé là depuis l’automne.

Des veilleurs, du haut des murs, nous avaient