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LES DERNIERS JOURS DE PÉKIN.

donner à l’ensemble l’allure des serpents. Et une sorte de maître de ballet les précède, tenant en main une boule que les porteurs ne perdent pas de vue et dont il se sert, comme un chef d’orchestre de sa baguette, pour guider le tortillement des deux monstres.

D’abord les deux grandes bêtes se contentent de danser devant moi, au son des flûtes et des gongs, dans le cercle de la foule chinoise qui s’est élargi pour leur faire place. Ensuite cela devient tout à fait terrible : elles se battent, tandis que les gongs et les cymbales font rage. Elles s’emmêlent, elles s’enroulent l’une à l’autre, ayant l’air de s’étreindre ; on les voit traîner leurs longs anneaux dans la poussière, et puis tout à coup, d’un bond, elles se redressent, comme cabrées, les deux énormes têtes se faisant face, avec un tremblement de fureur. Et le maître de ballet, agitant sa boule directrice, se démène et roule des yeux féroces.

Et la poussière s’épaissit sur la foule, sur les porteurs qu’on ne voit plus ; la poussière se lève en nuage, rendant à demi fantastique cette