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VERS LES TOMBEAUX DES EMPEREURS.

espaces immenses, et aussi par des temps, par des âges ; il me paraît que je vais m’endormir au milieu d’une humanité en retard d’au moins mille ans sur la nôtre.

Samedi 27 avril.

Des chants de coqs, des chants de petits oiseaux sur mon toit m’éveillent dans la vieille chambre étrange, et, à travers le tamisage des carreaux de papier, je devine que le chaud soleil rayonne au dehors.

Osman et Renaud, levés avant moi, viennent alors m’avertir que l’on fait en hâte de grands préparatifs dans les cours du yamen pour me donner une fête, — une fête du matin, puisque je dois remonter à cheval et continuer ma route vers les sépultures impériales aussitôt après le repas de midi.

Cela commence vers neuf heures. À l’ombre d’un portique, dont les boiseries ébauchent des figures grimaçantes, je suis assis dans un fauteuil, à côté d’un mandarin qui semble effondré sous ses robes de soie. Devant moi, au