Page:Loti - Les Derniers Jours de Pékin, 1901.djvu/378

Cette page a été validée par deux contributeurs.
363
VERS LES TOMBEAUX DES EMPEREURS.

Je crois devoir faire alors quelques cérémonies, lui répondre que c’est trop, qu’il me comble. Et, sous le nez des bouddhas qui nous regardent déjeuner, voici que nous nous mettons à rire l’un et l’autre, frappés tout à coup par l’air d’extravagante fanfaronnade de ce que nous disons. En vérité, c’est de la force de :

Paraissez, Navarrois, Maures et Castillans…

Et cependant, dix hommes contre deux cents Boxers, c’est bien tout ce qu’il faut ; ils ne sont tenaces et terribles que derrière des murs, ces gens-là ; mais, en rase campagne !… Il est fort probable, du reste, que je n’en verrai pas la queue d’un ; j’accepte cependant le renfort, quatre braves soldats qui seront ravis de venir là-bas à ma suite ; j’accepte d’autant plus que mon passage va prendre ainsi aux yeux des Chinois les proportions d’une reconnaissance militaire, et que cela fera bon effet dans ce moment, paraît-il.