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PÉKIN AU PRINTEMPS.

jours, — qu’on a jetées sur des tas de fumier et qui respirent encore. Celle-ci, probablement, a été lancée avant d’être morte, — soit qu’elle fût malade, mal venue, ou de trop dans la famille. Elle gît sur le ventre, les bras en croix, terminés par des menottes de poupée. Le nez, d’où le sang a jailli, est collé sur les débris affreux ; un duvet de jeune moineau couvre sa nuque où se promènent les mouches.

Pauvre petite créature, dans son lambeau de laine rouge, avec ses menottes étendues ! Pauvre petit visage caché que personne ne retournera jamais, pour le regarder encore, avant la décomposition dernière !…