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PÉKIN AU PRINTEMPS.

Lundi 22 avril.

Mon voyage aux tombeaux des Empereurs tarde à s’organiser. Les réponses arrivées au quartier général disent que le pays est moins sûr depuis quelques jours, des bandes de Boxers ayant reparu dans la province, et on attend de nouveaux renseignements pour me laisser partir.

Et je suis allé revoir, à l’ardent soleil printanier d’aujourd’hui, l’horreur des cimetières chrétiens violés par les Chinois.

Le bouleversement y est demeuré pareil, c’est toujours le même chaos de marbres funéraires, d’emblèmes mutilés, de stèles renversées. Les quelques débris humains que les Boxers n’avaient pas eu le loisir de broyer avant leur déroule traînent aux mêmes places ; aucune main pieuse n’a osé les ensevelir à nouveau, car, suivant les idées chinoises, ce serait accepter l’injure subie que de les remettre en terre : jusqu’au jour des réparations com-