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PÉKIN AU PRINTEMPS.

Quel changement dans ce palais du Nord, depuis mon passage de l’automne dernier !

En dehors de la partie réservée au général et à ses officiers, toutes les galeries, toutes les dépendances sont devenues des salles d’hôpital pour nos soldats ; cela convenait d’ailleurs merveilleusement à un tel usage, ces corps de logis séparés les uns des autres par des cours et élevés sur de hautes assises en granit. Il y a là maintenant près de deux cents lits pour nos pauvres malades, qui y sont installés à ravir, ayant de l’air et de la lumière à discrétion, grâce à tous les vitrages de ces fantaisistes palais. Et les braves Sœurs en cornette blanche trottent menu de côté et d’autre, colportant les potions, les linges bien propres — et les bons sourires.

Le petit parloir de la supérieure — une vieille fille au fin visage desséché qui vient de recevoir la croix devant le front de nos troupes rangées, pour avoir été constamment admirable