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LES DERNIERS JOURS DE PÉKIN.

ment ; mais les Chinois d’ici, avisés par un parlementaire qu’une formidable compagnie de cuirassés apparaîtrait au lever du jour, ont préféré rendre à discrétion la place, et nous avons trouvé en arrivant le pays désert.

Le fort qui commande cette plage — et qui termine la Grande Muraille au point où elle vient aboutir à la mer — a été déclaré « international ».

Les pavillons des sept nations alliées y flottent donc ensemble, rangés par ordre alphabétique, au bout de longues hampes que gardent des piquets d’honneur : Allemagne, Autriche, Grande-Bretagne, France, Italie, Japon, Russie.

On s’est partagé ensuite les autres forts disséminés sur les hauteurs d’alentour, et celui qui a été dévolu aux Français est situé à un mille environ du rivage. On y va par une route sablonneuse, bordée de bouleaux, de saules au feuillage frêle, et c’est à travers des jardins, des vergers que l’automne a jaunis en même temps que ceux de chez nous ; — des vergers qui d’ailleurs ressemblent parfaitement aux