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PÉKIN AU PRINTEMPS.

magnifiques, des frondaisons étincelantes, ciselées jadis par les Chinois pour leurs dieux, en forme de touffes d’érable, de touffes de bambou, et montant comme de hautes charmilles d’or vers les plafonds d’or.

C’est la fin de ces étranges funérailles. Ici, les groupes se divisent, se trient par nations, pour se disperser bientôt dans les allées brûlantes du bois, s’en aller vers les différents palais…

Sous la lumière d’avril, le décor de la « Ville jaune » paraît plus profond, plus vaste que jamais. Et vraiment on se sent confondu devant tout ce factice gigantesque. Combien le génie de ce peuple chinois a été jadis admirable ! Au milieu d’une plaine aride, d’un steppe sans vie, avoir créé de toutes pièces et d’un seul coup cette ville de vingt lieues de tour, avec ses aqueducs, ses bois, ses rivières, ses montagnes et ses grands lacs ! Avoir créé des lointains de