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PÉKIN AU PRINTEMPS.

ce matin me mènera directement à Pékin, pour quatre heures du soir.

Voyage rapide et quelconque, si différent de celui que j’avais fait au début de l’hiver, en jonque et à cheval !

Les pluies du printemps ne sont pas commencées ; la verdure frileuse des maïs, des sorghos et des saules, en retard sur ce qu’elle serait dans nos climats, sortie à grand’peine du sol desséché, jette sa nuance hésitante sur les plaines chinoises, saupoudrées de poussière grise et brûlées par un soleil déjà torride.

Et combien cette apparition de Pékin est différente aussi de celle de la première fois ! D’abord nous arrivons non plus devant les remparts surhumains de la « Ville tartare », mais devant ceux de la « Ville chinoise », moins imposants et moins sombres.

Et, à ma grande surprise, par une brèche toute neuve dans cette muraille, le train passe, entre en pleine ville, me dépose devant la porte du « temple du Ciel » ! — Il en va de même, paraît-il, pour la ligne de Pao-Ting-Fou ;