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LES DERNIERS JOURS DE PÉKIN.

nuit et que le chef d’état-major allemand a péri dans la flamme.

De toute l’escadre alliée, nous sommes les seuls avertis, et l’amiral aussitôt me donne l’ordre imprévu de partir pour Pékin, où je devrai offrir ses condoléances au maréchal et le représenter aux funérailles allemandes.

Vingt-cinq minutes pour mes préparatifs, emballage de grande et de petite tenue ; le bateau qui doit m’emporter à terre ne saurait attendre davantage sans risquer de manquer la marée et de ne pouvoir franchir ce soir la barre du fleuve.

Printemps encore incertain, brise froide et mer remuante. Au bout d’une heure de traversée, je mets pied sur la berge de l’horrible Takou, devant le quartier français où il me faudra passer la nuit.

Vendredi 19 avril.

La voie ferrée, que les Boxers avaient détruite, a été rétablie, et le train que je prends