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LES DERNIERS JOURS DE PÉKIN.

plafonds de laque habitués au parfum du santal et des baguettes d’encens !

À travers les ramures torturées des vieux cèdres, l’horizon, qui peu à peu se déploie, est un horizon de verdure, aux teintes roussies par l’automne. C’est un bois, un bois infini, au milieu duquel apparaissent seulement, çà et là, comme noyées, des toitures de faïence jaune. Et ce bois, c’est Pékin, Pékin que l’on n’imaginait certainement pas ainsi, — et Pékin vu des hauteurs d’un lieu très sacré, où il semblait que jamais Européen n’aurait pu venir.

Le sol rocheux qui vous porte va toujours diminuant, se rétrécissant, à mesure que l’on s’élève vers le « grand diable de Chine », à mesure que l’on approche de la pointe de ce cône isolé qui est l’Ĩle des Jades.

Ce matin, aux étages supérieurs, je croise en montant une petite troupe de pèlerins singuliers qui redescendent : des missionnaires laza-