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LES DERNIERS JOURS DE PÉKIN.

desquels s’arrête la lumière, et qui, regardés de près, figurent des espèces de petits gnomes enlacés de reptiles.

La salle qui est là-haut, ouverte aujourd’hui à tous les vents et à tous les oiseaux du ciel, a pour toiture le plus prodigieux amas de faïence jaune qui soit à Pékin et le plus hérissé de monstres, avec des ornements d’angle ayant forme de grandes ailes éployées. Au dedans, il va sans dire, c’est l’éclat, l’incendie des ors rouges, dont on est toujours obsédé dans les palais de la Chine. À la voûte, qui est d’un dessin inextricable, les dragons se tordent en tous sens, enchevêtrés, enlaçants ; leurs griffes et leurs cornes apparaissent partout, mêlées à des nuages, — et il en est un qui se détache de l’amas, un qui semble prêt à tomber de ce ciel affreux, et tient dans sa gueule pendante une sphère d’or, juste au-dessus du trône. Le trône, en laque rouge et or, est dressé au centre