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LES DERNIERS JOURS DE PÉKIN.

l’Agriculture » et le « Temple du Ciel », on suit pendant une demi-lieue la grande artère, bordée de maisons en dentelles d’or, qui mène à un second mur d’enceinte — celui de la « Ville tartare », — plus haut et plus dominateur que le premier. Une porte plus énorme alors se présente, surmontée d’un donjon noir, et l’avenue se prolonge au delà, toujours aussi impeccablement magnifique et droite, jusqu’à une troisième porte dans un troisième rempart d’un rouge de sang — celui de la « Ville impériale ».

Une fois entré dans la « Ville impériale », on est encore loin de ce trône, vers lequel on s’avance en ligne directe, de ce trône qui domine tout et que jadis on ne pouvait voir ; mais, par l’aspect des entours, on est déjà comme prévenu de son approche ; à partir d’ici, les monstres de marbre se multiplient, les lions de taille colossale, ricanant du haut de leur socle ; il y a de droite et de gauche des obélisques de marbre, monolithes enroulés de dragons, au sommet de chacun desquels