Page:Loti - Les Derniers Jours de Pékin, 1901.djvu/290

Cette page a été validée par deux contributeurs.
275
DANS LA VILLE IMPÉRIALE.

ficence des cortèges, surtout de préparer l’effet terrible d’une apparition d’empereur. Le trône, ici, c’était le centre de tout ; cette ville, régulière comme une figure de géométrie, n’avait été créée, dirait-on, que pour enfermer, pour glorifier le trône de ce Fils du Ciel, maître de quatre cents millions d’âmes ; pour en être le péristyle, pour y donner accès par des voies colossales, rappelant Thèbes ou Babylone. Et comme on comprend que ces ambassades chinoises, qui, au temps où florissait leur immense patrie, venaient chez nos rois ne fussent pas éblouies outre mesure à la vue de notre Paris d’alors, du Louvre ou de Versailles !…

La porte Sud de Pékin, par où les cortèges arrivaient, est dans l’axe même de ce trône, jadis effroyable, auquel viennent aboutir en ligne droite, six kilomètres d’avenues de portiques et de monstres. Quand on a franchi par cette porte du Sud le rempart de la « Ville chinoise », passant d’abord entre les deux sanctuaires démesurés qui sont le « Temple de