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LES DERNIERS JOURS DE PÉKIN.

pas l’air de pillards aux yeux des factionnaires ou des patrouilles que nous risquons de trouver en chemin ?

Osman imagine alors de les suspendre par des ficelles à la ceinture de Renaud, sous sa longue capote d’hiver aux pans dissimulateurs. Et c’est admirable comme escamotage ; en marche même — car nous le faisons marcher pour être plus sûrs, — on ne devinerait rien… Je ne me sens d’ailleurs aucun remords et je me figure que si elle pouvait, de si loin, voir la scène, l’encore belle Impératrice, elle serait la première à en sourire…

Sous le brûlant soleil, à l’ombre rare des vieux cèdres poudreux, retournons maintenant bon pas à mon palais de la Rotonde, où j’aurai à peine deux heures lumineuses et tièdes, dans mon kiosque vitré, pour travailler avant la tombée du froid et de la nuit.