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LES DERNIERS JOURS DE PÉKIN.

sont restés par terre deux petits souliers en soie rouge, brodés de papillons et de fleurs, qui n’ont pu appartenir qu’à elle.

Je m’en reviens donc grand train dans la « Ville jaune ». Je déjeune en hâte dans notre galerie vitrée — d’où les bibelots merveilleux ont déjà commencé, hélas ! de s’en aller au nouveau garde-meuble, afin de permettre aux charpentiers de commencer leur œuvre d’appropriation. Et vite je m’en vais, à pied cette fois, avec mes deux fidèles serviteurs, à la recherche de cette île, de ce palais et de ces petits souliers.

Le soleil d’une heure est brûlant sur les sentiers desséchés, sur les vieux cèdres tout gris de poussière.

À deux kilomètres environ, au sud de notre résidence, nous trouvons l’île sans peine ; elle est dans une région où le lac se divise en différents petits bras, que traversent des ponts de marbre, que bordent des balustres de marbre enguirlandés de verdure. Et le palais est