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DANS LA VILLE IMPÉRIALE.

paquets ficelés. Nous prenons place dans des fauteuils, l’un devant l’autre, une table entre nous deux, sur laquelle des serviteurs posent des cigarettes, du thé, du champagne. Et nous nous dévisageons d’abord comme deux êtres qu’un monde sépare.

Après m’avoir demandé mon âge et le chiffre de mes revenus (ce qui est une formule de politesse chinoise), il salue de nouveau et la conversation commence…

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Quand nous avons fini de causer des questions brûlantes du jour, Li-Hung-Chang s’apitoie sur la Chine, sur les ruines de Pékin.

— Ayant visité toute l’Europe, dit-il, j’ai vu les musées de toutes vos capitales. Pékin avait le sien aussi, car la « Ville jaune » tout entière était un musée, commencé depuis des siècles, que l’on pouvait comparer aux plus beaux d’entre les vôtres… Et maintenant, il est détruit…

Il m’interroge ensuite sur ce que nous faisons dans notre palais du Nord, s’informe, avec