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LES DERNIERS JOURS DE PÉKIN.

mence la vie et commence le bruit. Après cette magnifique solitude, où l’on s’est déjà habitué à demeurer, chaque fois que l’on rentre dans le Pékin de tout le monde, c’est presque une surprise de retrouver le grouillement de la Chine et ses humbles foules : on n’arrive pas à se figurer que ces bois, ces lacs, ces horizons qui jouent la vraie campagne, sont choses factices, englobées de toutes parts dans la plus fourmillante des villes.

Il est incontestable que les gens reviennent en masse à Pékin. (Au dire de monseigneur Favier, il y reviendrait surtout des Boxers, sous tous les costumes et sous toutes les formes.) D’un jour à l’autre augmente le nombre des robes en soie, des robes en coton bleu, des yeux de travers et des queues.

Il faut allonger le trot quand même, au milieu de tout ce monde, car nous sommes encore loin, paraît-il, et l’heure passe. Notre piqueur à présent semble galoper ; ce n’est plus lui que nous voyons, dans ces rues plus poudreuses encore que les chemins de la « Ville jaune » ;