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LES DERNIERS JOURS DE PÉKIN.

25 septembre.

Nous ne sommes qu’au lendemain, et déjà rien ne se ressemble plus. Dès le matin la brise s’est élevée, — à peine de la brise, juste assez pour coucher sur la mer les grands panaches obscurs des fumées, et déjà les lames se creusent, dans cette rade ouverte, peu profonde, et les petites embarcations en continuel va-et-vient sautillent, inondées d’embruns.

Cependant un navire aux couleurs allemandes arrive lentement du fond de l’horizon, comme nous étions arrivés hier : c’est la Herta, tout de suite reconnue, amenant le dernier des chefs militaires que l’on attendait à ce rendez-vous des peuples alliés, le feld-maréchal de Waldersee. Pour lui, recommencent alors les salves qui nous avaient accueillis la veille, tout le cérémonial magnifique ; les canons de nouveau épandent leurs nuages, mêlent des ouates blanches aux fumées noires, et le chant national