Page:Loti - Les Derniers Jours de Pékin, 1901.djvu/247

Cette page a été validée par deux contributeurs.
232
LES DERNIERS JOURS DE PÉKIN.

Et, deux cents mètres plus loin, après avoir traversé d’autres portails et des ruines, je rencontrerai une brèche fraîchement ouverte dans un vieux mur : ce sera mon entrée à moi, gardée par un soldat de chez nous, un chasseur d’Afrique. Un autre palais de l’Impératrice est là très caché par des enclos et se perdant un peu sous bois, un palais frêle, tout en découpures et en vitrages. Alors je pousserai une porte de verre, peinturlurée de lotus roses, et retrouverai la féerie de chaque soir : sous des arceaux d’ébène prodigieusement sculptés et sur des tapis jaunes, l’éclat des inappréciables porcelaines, des cloisonnés, des laques, et des soies impériales traversées de chimères d’or…