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DANS LA VILLE IMPÉRIALE.

fois millénaire à l’une de leurs questions favorites :

« La Littérature de l’avenir sera la littérature de la pitié. »

Il est près de cinq heures quand nous sortons de ces temples, de ces herbes et de ces ruines, et le triste soleil rose d’automne achève de décliner là-bas derrière l’immense Chine, du côté de l’Europe lointaine. Je me sépare alors de mes compagnons du jour, car ils habitent, eux, le quartier des Légations, dans le sud de la « Ville tartare », et moi, c’est dans la « Ville impériale », fort loin d’ici.

À travers les dédales et les solitudes de Pékin, j’ignore absolument le chemin à suivre pour sortir de ces lieux morts où nous venons de passer la journée et où jamais je n’étais venu. J’ai pour guide un « mafou » que l’on m’a prêté (en français : un piqueur). Et je sais seulement que je dois faire plus d’une lieue