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DANS LA VILLE IMPÉRIALE.

de la pensée abstraite et de la spéculation glacée. On est saisi dès l’abord par sa simplicité absolue, à laquelle jusqu’ici la Chine ne nous avait point préparés. Très vaste, très haut de plafond, très grandiose et d’un rouge uniforme de sang, il est magnifiquement vide et supérieurement calme. Colonnes rouges et murailles rouges, avec quelques discrets ornements d’or, voilés par le temps et la poussière. Au milieu, un bouquet de lotus géants dans un vase colossal, et c’est tout. Après la profusion, après la débauche d’idoles et de monstres, le pullulement de la forme humaine ou animale dans les habituelles pagodes chinoises, cette absence de toute figure cause un soulagement et un repos.

Dans des niches alignées contre les murs, des stèles, rouges comme ce lieu tout entier, sont consacrées à la mémoire de personnages plus éminents encore que ceux de la cour d’entrée, et portent des sentences qu’ils énoncèrent. Et la stèle de Confucius lui-même, plus grande que les autres, plus longuement