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LES DERNIERS JOURS DE PÉKIN.

mêmes choses, des mêmes attitudes et des mêmes visages est un des caractères de l’art immuable des pagodes. Ainsi que dans tous les temples d’autrefois, il n’y a aucune ouverture pour la lumière ; seules, les lueurs glissées dans l’entre-bâillement des portes éclairent par en-dessous le sourire des grandes idoles assises et l’enlacement des chimères qui se contournent dans les nuages du plafond. Rien n’a été touché, rien n’a été enlevé, pas même les cloisonnés admirables où brûlent des baguettes parfumées ; évidemment on a ignoré ce lieu, on y est à peine venu.

Derrière ce temple, derrière ses dépendances poussiéreuses et déjà pleines d’ombre, où sont figurés les supplices de l’enfer bouddhique, les lamas nous conduisent dans une seconde cour aux dalles blanches, en tout semblable à la première ; même délabrement et même solitude, entre les mêmes murailles aux nuances de cuivre et de rouille.

Après cette seconde cour, un second temple, tellement identique au premier, tellement,