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ARRIVÉE DANS LA MER JAUNE.

riales, ce lever, très lumineux pourtant, a je ne sais quoi d’un peu mélancolique et de déjà terni, qui sent l’automne et les climats du Nord. Vraiment il est changé, ce soleil, depuis deux ou trois jours. Et puis il ne brûle plus, il n’est plus dangereux, on cesse de s’en méfier.

Là-bas devant nous, sous le nuage de houille, des choses extra-lointaines commencent de s’indiquer, perceptibles seulement pour des yeux de marin ; une forêt de piques, dirait-on, qui seraient plantées au bout, tout au bout de l’espace, presque au delà du cercle où s’étend la vue. Et nous savons ce que c’est : des cheminées géantes, de lourdes mâtures de combat, l’effrayant attirail de fer qui, avec la fumée, révèle de loin les escadres modernes.

Quand notre grand lavage du matin s’achève, quand les seaux d’eau de mer, lancés à tour de bras, ont fini d’inonder toutes choses, le Redoutable reprend sa vitesse (sa vitesse moyenne de onze nœuds et demi, qu’il avait gardée depuis son départ de France). Et, pendant que