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LES DERNIERS JOURS DE PÉKIN.

dans mon kiosque vitré. Le soleil, qui sur notre France est à son apogée méridienne, ici tombe, tombe, triste boule rouge qui n’a plus ni chaleur ni rayons, et qui va s’abîmer derrière le Lac des Lotus, dans une buée d’hiver.

En quelques minutes, arrive le froid des nuits ; j’ai la sensation comme d’une descente brusque dans un caveau plein de glace, — en même temps que je retrouve la petite furtive angoisse d’être exilé très loin, au milieu d’étrangetés qui s’assombrissent.

Et j’accueille en amis mes deux serviteurs qui viennent me chercher pour rentrer au palais du Nord, m’apportant un manteau.