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DANS LA VILLE IMPÉRIALE.

renferment encore des présents qui étaient venus pour eux des provinces éloignées et que personne n’avait jamais pris la peine de déballer. La sacristie enfin de l’étonnante cathédrale contient, dans des séries de cartons, tous les somptueux costumes pour les acteurs du théâtre de l’Impératrice, avec leurs coiffures à la modo des vieux temps chinois.

Cette église, emplie de richesses païennes, a gardé là-haut ses orgues, muettes depuis quelque trente ans. Et nous montons, mon camarade et moi, dans la tribune, pour faire à nouveau résonner sous la voûte des chants de Bach ou d’Hændel, tandis qu’en bas nos chasseurs d’Afrique, enfoncés jusqu’aux genoux dans les ivoires, dans les soies, dans les costumes de cour, continuent de travailler au déblayement.

Vers dix heures ce matin, par les sentiers du grand bois impérial, qu’habitent en ces