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LES DERNIERS JOURS DE PÉKIN.

C’est par la première de ces deux entrées que nous sommes autorisés à passer aujourd’hui, et nous trouvons là un groupe de petits soldats du Japon, qui nous sourient pour la bienvenue ; mais la porte farouche, sombrement rouge avec des ferrures dorées représentant des têtes de monstre, est fermée en dedans et résiste à leurs efforts. Comme l’usure des siècles en a disjoint les battants énormes, on aperçoit, en regardant par les fentes, des madriers arcboutés derrière pour empêcher d’ouvrir, — et des personnages, accourus de l’intérieur au fracas des coups de crosse, répondent avec des voix flûtées qu’ils n’ont pas d’ordres.

Alors nous menaçons d’incendier cette porte, d’escalader, de tirer des coups de revolver par les fentes, etc., toutes choses que nous ne ferons pas, bien entendu, mais qui épouvantent les eunuques et les mettent en fuite.

Plus personne même pour nous répondre. Que devenir ? On gèle au pied de cette sinistre muraille, dans l’humidité des fossés d’enceinte