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DANS LA VILLE IMPÉRIALE.

seule grande glace, je l’attacherai avec une ficelle, car elle n’a plus de loquet.

J’ai par terre d’admirables tapis jaunes, épais comme des coussins. J’ai un grand lit impérial en ébène sculptée, et mon matelas, mes oreillers sont en soie précieuse, lamée d’or : pas de draps, et une couverture de soldat en laine grise.

— Demain, me dit mon camarade, je pourrai aller choisir, dans les réserves de Sa Majesté, de quoi changer à mon caprice la décoration de cette chambre ; ça ne fera tort à personne de déplacer quelques objets.

Sur ce, il me confirme que les portes de l’enceinte extérieure et la brèche par où je suis entré sont surveillées par des factionnaires, et il se retire dans son logis, sous la garde de ses ordonnances, à l’autre bout du palais.

Tout habillé et tout botté, comme dans la jonque, je m’étends sur les belles soies dorées,