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de selle et nos mules de charge, mandés hier par dépêche à Jérusalem, arrivent fatigués de l’étape forcée et se couchent sur le flanc comme des bêtes fourbues. Par les sentiers bordés de cactus, les troupeaux remontent de la campagne vers la ville, et la nuit tombe.

C’est vers minuit, quand la lune sera haute, que nos Bédouins doivent se mettre en route pour Pétra, emmenant avec eux l’officier et les deux soldats turcs qui nous avaient accompagnés. Au crépuscule, ils rassemblent leurs chameaux et les entravent ; puis ils allument de grandes flambées, pour cuire le festin du départ.

Et nous nous faisons amicalement nos adieux. Avec les cheiks Hassan et Aït, on s’embrasse, échangeant des souvenirs, Hassan me donne son poignard et je lui donne mon revolver.



Elle était très obscure, la nuit et, au milieu de tous ces tombeaux, nous nous trouvions dans une sorte de chaos ténébreux où ne se distinguait rien.

Mais voici l’heure du lever de la lune. Derrière nous, la ville, qu’on ne voyait plus, commence à s’indiquer en silhouette noire sur un informe incen-