Page:Loti - Le désert, 1896.djvu/155

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XXIV

Mardi 13 mars.

La mauvaise journée. — Je me rends, le matin, chez le caïmacam, inquiet de bruits qui me sont revenus au sujet de ses intentions sur nous.

Le kamsin souffle, brûlant, charrie du sable et des sauterelles.

Un semblant de petite rue mène chez ce caïmacam, entre des taupinières sauvages, en terre battue, couleur du sol. Sa maison est en terre battue comme les autres ; on m’y fait entrer dans une salle, basse de plafond, qui sent bien son désert : murs irréguliers, grossièrement badigeonnés de chaux ; troncs de palmier pour solives, palmes séchées pour toiture.

Paraît le caïmacam, un Turc à barbe grise, souriant, poli, distingué, mais d’expression entêtée, qui peut, en ce lieu sans communications, jouer avec