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à nous qui sommes nés sur l’autre face du monde, de juger ou seulement de comprendre ces natures incomplètes, si différentes des nôtres, chez qui le fond demeure mystérieux et sauvage, et où l’on trouve pourtant, à certaines heures, tant de charme, d’amour, et d’exquise sensibilité.

Taïmaha avait à me remettre un objet bien précieux, — une relique d’autrefois, — le pareo de Rouéri que, sur sa demande, je lui avais confié.

Elle l’avait blanchi et réparé avec un soin extrême. — Elle parut émue cependant, et une larme trembla dans ses yeux quand elle me remit ce souvenir — qui allait retourner avec moi là-bas, à Brightbury d’où je l’avais emporté.

XXVIII

Dans une dernière visite que je fis à Pomaré, je lui recommandai Rarahu.

La vieille reine secoua la tête :

— « …… Et quand même, Loti, dit-elle, maintenant, qu’en ferais-tu ?… »

— « Je reviendrai, » répondis-je, en hésitant.