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tiers qui se froissaient au dehors, — et la mer qui rendait sa plainte éternelle sur les récifs de corail.

Téharo m’éveillait pour partir ; le temps s’était calmé, et on apprêtait la pirogue.


Quand je fus dehors, j’en éprouvai du bien ; — mais j’avais la fièvre encore, et la tête me tournait un peu.

Les Maoris allaient et venaient sur la plage, apportant dans l’obscurité les mâts, les voiles et les pagayes.

Je m’étendis, épuisé, dans l’embarcation, et nous partîmes.

XXIV

C’était une nuit sans lune. — Cependant à la lueur diffuse des étoiles on distinguait nettement les forêts suspendues au-dessus de nos têtes, — et les tiges blanches des grands cocotiers penchés.

Nous avions pris sous l’impulsion du vent une vitesse imprudente, au moment de passer en pleine nuit la ceinture des récifs ; les Maoris