Page:Loti - Le Mariage de Loti, 1880.djvu/216

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

grand silence de deux heures du matin, avaient un charme plein d’enchantement et de mystère.


Je reconduisis Taïmaha jusqu’à la porte de la case qu’elle habitait à Papeete. — Sa résidence habituelle était la case de sa vieille mère Hapoto, au district de Téaroa, dans l’île de Moorea.

En la quittant, je lui parlai de l’époque probable de mon retour, et voulus lui faire promettre de se trouver alors à Papeete, avec ses deux fils. — Taïmaha promit par serment, mais, au nom de ses enfants, elle était redevenue sombre et bizarre ; ses dernières réponses étaient incohérentes ou moqueuses, son cœur s’était refermé ; en lui disant adieu, je la vis telle que je devais la retrouver plus tard, incompréhensible et sauvage…

XLIV

Il était environ trois heures quand je rejoignis l’avenue tranquille où Rarahu m’attendait ; on sentait déjà dans l’air la fraîcheur humide du matin. — Rarahu, qui était restée assise dans