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ment et le recouchai sur sa natte, Puis je fis signe à Taïmaha de me suivre, et nous reprîmes le chemin de Papeete.

Tout cela s’était passé comme dans un rêve. J’avais à peine pris le temps de le regarder, et cependant ses traits d’enfant s’étaient gravés dans ma mémoire, de même que, la nuit, une image très vive qu’on a perçue un instant, persiste et reparaît encore, après qu’on a fermé les yeux.


J’étais singulièrement troublé, et mes idées étaient bouleversées ; j’avais perdu toute conscience du temps et de l’heure qu’il pouvait bien être. Je tremblais de voir se lever le jour, et d’arriver juste à temps pour le départ du Rendeer sans pouvoir retourner dans ma chère petite case, ni même embrasser Rarahu que peut-être je ne reverrais plus…

XLIII

Quand nous fûmes dehors, Taïmaha me demanda :