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i tou nei tai ia oe, tau hoa (e) ! ehahe !… | auprès de ma ici douleur pour toi, ô mon amant ! hélas !…… |
— « Ua iriti hoi au (e) ! i te tumu no te tiare, | — « Ai arraché aussi moi les racines du tiaré (la fleur des fêtes, c’est-à-dire : il n’y aura plus pour moi ni joie ni fête), |
ei faaite i tau tai ia oe, tau hoa (e) ! ehahe !… | pour faire connaître ma douleur pour toi, ô mon amant ! hélas !… |
— « Ua taa tau hoa (e) ! ei Farani te fenua, | — « Tu es parti, mon amant, pour de France la terre, |
e neva oe to mata, aita e hio hoi au (e) ! ehahe !… » | tourneras en haut tes yeux, pas verrai de nouveau moi ! hélas !… » |
Traduction grossière :
— « Ma douleur pour toi est plus haute que le sommet du Paia, ô mon amant ! hélas…
— « J’ai arraché les racines du tiaré pour marquer ma douleur pour toi, ô mon amant ! hélas !…
— « Tu es parti, mon bien-aimé, vers la terre de France ; tu lèveras tes yeux vers moi, mais je ne te verrai plus ! hélas !… »
Ce chant qui vibrait tristement le soir sur l’immensité du Grand Océan, répété avec un rythme étrange par trois voix de femmes, est resté à jamais gravé dans ma mémoire, comme l’un des plus poignants souvenirs que m’ait laissés la Polynésie……