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Elle mit pied à terre, et s’avança conduite par l’amiral. — Nous n’étions déjà plus au temps où les indigènes l’enlevaient dans leurs bras, de peur que son pied ne touchât leur sol ; la vieille coutume qui voulait que tout territoire foulé par le pied de la reine devînt propriété de la couronne, est depuis longtemps oubliée en Océanie.

Une vingtaine de lanciers à cheval, composant toute la garde d’honneur de Pomaré, étaient rangés sur la plage pour nous recevoir.

Quand la reine parut, tous les chœurs d’himéné entonnèrent ensemble le traditionnel : « Ia ora na oe, Pomare vahine ! » — (Salut à toi, reine Pomaré !) — Et les bois retentirent d’une bruyante clameur.

On eût cru mettre le pied dans quelque île enchantée, qui se serait éveillée soudain sous le coup d’une baguette magique.

XXVIII

Ce fut une longue cérémonie que la consécration du temple d’Afareahitu. Les missionnaires