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IX

JOURS ENCORE PAISIBLES.

Nos jours s’écoulaient très doucement, au pied des énormes cocotiers qui ombrageaient notre demeure.

Se lever chaque matin, un peu après le soleil ; franchir la barrière du jardin de la reine ; et là, dans le ruisseau du palais, sous les mimosas, prendre un bain fort long, — qui avait un charme particulier, dans la fraîcheur de ces matinées si pures de Tahiti.

Ce bain se prolongeait d’ordinaire en causeries nonchalantes avec les filles de la cour, et nous menait jusqu’à l’heure du repas de midi. — Le dîner de Rarahu était toujours très frugal ; comme autrefois à Apiré, elle se contentait des fruits cuits de l’arbre à pain, et de quelques gâteaux sucrés que les Chinois venaient chaque matin nous vendre.

Le sommeil occupait ensuite la plus grande partie de nos journées. — Ceux-là qui ont habité