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fures en plumes sont encore en usage, ainsi que les dents enfilées en longs colliers et les touffes de laine noire attachées aux oreilles.


Taïohaé occupe le centre d’une baie profonde, encaissée dans de hautes et abruptes montagnes aux formes capricieusement tourmentées. — Une épaisse verdure est jetée sur tout ce pays comme un manteau splendide ; c’est dans toute l’île un même fouillis d’arbres, d’essences utiles ou précieuses ; et des milliers de cocotiers, haut perchés sur leurs tiges flexibles, balancent perpétuellement leurs têtes au-dessus de ces forêts.

Les cases peu nombreuses dans la capitale, sont passablement disséminées le long de l’avenue ombragée qui suit les contours de la plage.

Derrière cette route charmante, mais unique, quelques sentiers boisés conduisent à la montagne. L’intérieur de l’île, cependant, est tellement enchevêtré de forêts et de rochers, que rarement on va voir ce qui s’y passe, — et les communications entre les différentes baies se font par mer, dans les embarcations des indigènes.

C’est dans la montagne que sont perchés les