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Taïohaé, capitale de l’île, renferme une douzaine d’Européens, le gouverneur, le pilote, l’évêque missionnaire, — les frères, — quatre sœurs qui tiennent une école de petites filles, — et enfin quatre gendarmes.

Au milieu de tout ce monde, la reine dépossédée, dépouillée de son autorité, reçoit du gouvernement une pension de six cents francs, plus la ration des soldats pour elle et sa famille.

Les bâtiments baleiniers affectionnaient autrefois Taïohaé comme point de relâche, et ce pays était exposé à leurs vexations ; des matelots indisciplinés se répandaient dans les cases indigènes et y faisaient grand tapage.

Aujourd’hui, grâce à la présence imposante des quatre gendarmes, ils préfèrent s’ébattre dans les îles voisines.

Les insulaires de Nuka-Hiva étaient nombreux autrefois, mais de récentes épidémies d’importation européenne les ont plus que décimés.

La beauté de leurs formes est célèbre, et la race des îles Marquises est réputée une des plus belles du monde.

Il faut quelque temps néanmoins pour s’habituer à ces visages singuliers et leur trouver du