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VIE DE DEUX CHATTES

d’un petit nez rose, — puis plus rien, tout le reste perdu dans les touffes d’une fourrure d’angora, soyeuse, propre, chaude, sentant bon, exquise à frôler et à embrasser. D’ailleurs, coiffée et tachée absolument comme l’autre, comme la défunte Moumoutte du Sénégal, — ce qui peut-être avait décidé le choix de maman et de tante Claire, afin qu’une sorte d’illusion de personnes se fît à la longue dans mon cœur un peu volage… Sur les oreilles, un bonnet bien noir, posé droit et formant bandeau au-dessus des yeux vifs ; une courte pèlerine noire jetée sur les épaules, et enfin une queue noire, en panache superbe, agitée d’un perpétuel mouvement de chasse-mouches. La poitrine, le ventre, les pattes étaient blancs comme le duvet d’un cygne, et l’ensemble donnait l’impression d’une grosse houppe de poils, légère, légère, presque sans poids, mue par un capricieux