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PAYS SANS NOM

laires, comme des bras de fauteuils chinois. Ils avaient chacun seulement trois ou quatre feuilles molles, d’un vert pâle, qui pendaient comme énervées de chaleur.

J’avais conscience que, d’un moment à l’autre, des surprises sinistres, des périls sans nom pouvaient surgir de tous les points de cet horizon trouble, embrouillé de nuées stagnantes et d’obscurité.

Un de mes compagnons de route imaginaires — je devais en avoir au moins deux, dont je sentais la présence, mais qui étaient invisibles : des esprits, des voix, — un de mes compagnons de route me dit à l’oreille : « Eh bien ! puisque nous voilà ici, il va falloir se défier des chiens crochus. » — « Ah ! oui, par exemple, » répondis-je d’un ton dégagé, comme quelqu’un qui serait aussi très au courant de ce genre de bêtes et du danger de leur voisinage… Évidemment j’étais déjà venu là ; mais ces chiens crochus,