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UNE BÊTE GALEUSE

pour ceux qui passaient, menacé par les enfants, par les chiens, en danger continuel, d’heure en heure plus malade, et vivant de je ne sais quels débris ramassés à grand’peine dans les ruisseaux, il traînait là, seul, se prolongeant comme il pouvait, s’efforçant de retarder la mort. Sa pauvre tête était toute mangée de gale, couverte de croûtes, presque sans poils ; mais ses yeux, restés jolis, semblaient penser profondément. Il devait certainement sentir, dans toute son amertume affreuse, cette souffrance, la dernière de toutes, de ne pouvoir plus faire sa toilette, de ne pouvoir plus lisser sa fourrure, se peigner comme font tous les chats avec tant de soin.

Faire sa toilette ! Je crois que, pour les bêtes comme pour les hommes, c’est une des plus nécessaires distractions de la vie. Les très pauvres, les très malades, les très décrépits qui, à certaines heures, se parent