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UNE BÊTE GALEUSE


Un vieux chat galeux, chassé sans doute de son logis par ses maîtres, s’était établi dans la rue, sur le trottoir de notre maison où un peu de soleil de novembre le réchauffait encore. C’est l’usage de certaines gens à pitié égoïste d’envoyer ainsi perdre le plus loin possible les bêtes qu’ils ne veulent ni soigner ni voir souffrir.

Tout le jour il se tenait piteusement assis dans quelque embrasure de fenêtre, l’air si malheureux et si humble ! Objet de dégoût