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CHAGRIN D’UN VIEUX FORÇAT

dait de précieux au monde : la petite cage et le moineau.

Le moineau apprivoisé, connaissant sa voix, et qui pendant près d’une année, en prison, avait vécu perché sur son épaule... — Ah ! ce n’est pas sans peine qu’il avait obtenu la permission de l’emmener avec lui en Calédonie ! — Et puis après, il avait fallu lui faire une cage convenable pour le voyage ; se procurer du bois, un peu de vieux fil de fer, et un peu de peinture verte pour peindre le tout et que ce fût joli.

Ici, je me rappelle textuellement ces mots d’Yves : « Pauvre moineau ! Il avait pour manger dans sa cage un morceau de ce pain gris qu’on donne dans les prisons. Et il avait l’air de se trouver content tout de même ; il sautillait comme n’importe quel autre oiseau. »

Quelques heures après, comme on accos-