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et hurlante comme tout à l’heure pour la danse des tigres, mais mystérieusement tranquille, triste sans être plaintive, comme exprimant la résignation à l’immense ennui de la vie. C’était lassant, et malgré soi on regardait, on écoutait, on subissait un peu de fascination ; il y avait l’élégance dans tout cela, du rythme et de l’art lointain…

Le lendemain, nous quittâmes tous ensemble Séoul pour rejoindre l’escadre, chargés de présents par l’Empereur : quantité de paquets soigneusement enveloppés de papier de riz, et portant notre nom en coréen ; pour chacun de nous, un coffret en acier niellé d’argent et un autre en marbre vert, des stores d’une finesse exquise, des pièces de rabane et des peintures sur soie blanche, signées d’artistes connus dans le pays.



Combien de temps encore subsistera l’étrange Corée ? À peine vient-elle de secouer le joug débonnaire de la Chine, voici que des me-